Française bien sûr mais… italienne de cœur !

Je suis tombée amoureuse de ce pays la première fois que j’ai entendu la douce musique de sa langue. Une culture, une vie si douce qui suit les mouvements du soleil, si différentes de la française. Écrire un article en italien était comme un retour à mes racines, des racines qui viennent de si loin…

San Gimignano 2005. Collection privée Mélanie Sorbets

Une histoire d’amour ne s’oublie jamais

Siena 2005. Collection privée Mélanie Sorbets

J’ai appris l’italien il y a bien longtemps maintenant, cela m’avait semblé tellement naturel que je me suis souvent demandée si je n’avais pas vécu déjà une autre vie dans ces terres rouges. Logiquement, j’ai souhaité poursuivre mes études en m’orientant vers la littérature et la civilisation italienne, je voulais devenir professeur. Mais, parfois, les chemins à prendre se détournent et ma route s’est éloignée petit à petit de cette langue. Les mots, les écrits, les sons sont devenus des bruits distants et sourds et tout cela était en train de devenir un souvenir obscur qui ne se concrétiserait jamais.

Mais on n’oublie jamais une histoire d’amour, malgré le temps qui passe, malgré les blessures à vif… Un lien aussi fort, aussi intime ne peut s’écrire qu’au passé, il garde toujours une place dans le cœur, un amour aussi violent ne peut s’éteindre totalement… J’ai toujours gardé dans un petit coin à l’abri de mon cœur le souvenir de toutes ces couleurs qui dessinaient ma maison, ma maison en Toscane.

Parler et écrire… pour se sentir vivante !

Pisa 2005. Collection privée Mélanie Sorbets.

Avez-vous déjà eu cette étrange impression d’avoir trouvé un lieu que vous connaissiez si bien qu’il est devenu de fait le vôtre, alors que jusque-là il vous était totalement inconnu ? Ma première rencontre avec tous ces paysages colorés à peine réveillée du long trajet qui me sépare d’eux, n’est pas un souvenir lointain, il fait partie de ma vie, il fait partie de toutes mes histoires. On ne devrait jamais oublier ce que nous sommes. Ni nos souvenirs, ni les personnes passées, si nous sommes encore capables de les aimer aujourd’hui, on ne devrait jamais faire semblant d’avoir tourné la page. Oublier, c’est comme se mentir à soi-même, le cœur ne supporte pas les menteurs !

Aujourd’hui, j’ai enfin retrouvé le pouvoir d’écrire en français mais je cherche encore le chemin pour revenir à cette deuxième terre. Italie, un rêve impossible ? Alors toutes ces images que j’ai conservé d’elle me donner la force de l’imaginer mienne. J’espère qu’un jour elle le sera… Si la réalité ne vous offre pas ce dont vous rêviez, pour vous sentir vivant rendez la réelle grâce à votre imaginaire ou votre écriture, au risque de perdre cette étincelle de passion qui nous anime chaque jour, qui nous fait espérer toujours plus. Celui qui écrit peut avoir de multiples vies, non ?

Alors, Italie je te rêverai et je t’écrirai parce que lorsque je parle ta langue, c’est bien moi que je retrouve alors que je m’étais perdue depuis si longtemps. Même si les mots ont parfois des fautes… Laissez-moi écrire… le clavier en main et la souris aiguisée !

Mélanie Sorbets, www.laplumeetlagomme.fr