De l’indifférence à la différence : la magie de devenir soi, enfin !

Combien d’années nous a-t-on laissé croire que nos différences (physiques, psychologiques, intellectuelles…) étaient des freins à notre bonheur ? Combien de temps avez-vous payé le fait d’être trop ceci ou pas assez cela et au final jamais vraiment comme les autres ? Croyez-vous que vous en avez enfin fini ? Pas si sûr.

La normalité et la volonté du troupeau : penser et exister en masse pour ne pas être exclus…

Suivre le troupeau ? www.laplumeetlagomme.fr via www.pexels.com

Écrire cette phrase m’horripile, pourtant, pendant des années comme beaucoup d’entre vous elle a été mienne. Les différences se font tôt et, dès la maternelle, l’exclusion tant physique qu’intellectuelle naît. Et cela, à mon grand désarroi et malgré tout ce qu’on pourrait bien nous faire croire, n’a pas vraiment changé.

J’entends déjà dans la cour de la maternelle de nos enfants des moqueries et des railleries qui me semblaient d’un autre temps, enfin c’est ce que j’espérais. Mais qui sont les parents de ces enfants moqueurs ? Qui décide que les différences sont causes de tous les mépris ou que, au contraire, elles sont la richesse d’un monde plus coloré et plus varié ? N’est-il pas de notre devoir de parents d’éduquer nos enfants à la différence et de leur montrer la beauté d’un monde où les adultes ne sont pas qu’une somme d’individus uniformes mais bien une foule de personnes aux talents multiples, aux physiques multiples ?

Plus tard, à l’âge des premiers boutons et des premiers scooters, la différence n’est plus seulement exclusion mais aussi la racine du mal, mais aussi d’une profonde solitude. Les ados ont besoin de signes de ralliement pour se reconnaitre entre eux, pour s’inscrire dans une société dont ils ne comprennent pas vraiment les codes, pour devenir des adultes sans avoir prise sur leur avenir. Ils se ressembleraient donc tant pour se rassurer ?
Ainsi donc ils s’affichent avec les mêmes vêtements, la même attitude, la même façon de parler, la même façon de penser et gare à celui qui ne rentre pas dans cette norme. Combien d’entre nous ont souffert d’une différence de taille, de poids, de pensée, de sexualité… Combien ? Beaucoup. Et bien trop souvent en silence. Un ado qui souffre ne fait pas de bruit, les cris sont à l’intérieur…

Comment se construire en tant qu’adulte en ayant vécu l’enfer de cet enfermement ? Deux solutions se profilent bien souvent : vouloir rejoindre le groupe ou, au contraire s’en détacher. Et rien n’a changé, au contraire. Malgré toutes les belles paroles, ne pas vouloir « s’insérer » à la société monochrome et uniforme reste une des principales causes d’exclusion.

Exister malgré tout, parce que nous sommes tout simplement, uniques.

Magie et rêves.. pour tous ! www.laplumeetlagomme.fr via www.pexels.com

Se construire malgré les cris, se construire malgré les coups, les injures parfois et surtout beaucoup d’humiliations. Les cris de l’adolescent qui sommeille toujours en nous demeurent comme des cicatrices. Certains les appelleront complexes, d’autres les appelleront souffrances. Il faudra vivre avec, les oublier ou les montrer au grand jour, tels seront nos choix d’adultes.

Oublier la différence en tentant de rentrer dans le troupeau oblige à de multiples actions tant stériles que dépersonnalisantes : perdre 25 kilos, devenir ce que nos capacités scolaires voulaient que l’on soit, penser autrement, travailler comme « tout le monde », devenir un bon père de famille quand on rêve des bras d’un homme… J’ai essayé plusieurs de ces solutions et aucune, malgré tous mes efforts, n’a fonctionné. Pire elles n’ont fait que m’éloigner toujours plus de moi-même, oublier qui je suis réellement et ce qui me pousse chaque matin à me lever avec le sourire. J’ai fait partie du groupe mais je ne souriais plus. Et vous ?

Alors que faudrait-il faire ?

Redevenir soi malgré tout, suivre nos souhaits et nos désirs profonds, ne pas se laisser entrainer dans l’abîme d’une pseudo-normalité qui de toutes façons ne nous conviendra jamais. J’en viendrai même à penser que la magie de la génétique qui fera que je ne serai jamais ni petite ni jamais habillée d’une taille 36, sauf au prix d’efforts surhumains, me rappelle constamment que développer tant d’énergies à vouloir ressembler à la majorité pensante et existante n’est qu’un combat idiot et stérile. Pourquoi et pour qui combattre ce que nous sommes ?

Aujourd’hui je décide donc d’Être malgré tout, même si je dérange, même si ma grande taille gêne aux spectacles, même si mon travail ne correspond pas au commun des mortels, même si… A 34 ans je deviens moi. Enfin. Et, même si les coups et les bosses ne s’oublieront pas, je ne courberai plus l’échine et n’attendrai plus une quelconque reconnaissance qui ne viendra peut-être jamais. Je ne m’excuserai plus d’être moi. C’est fini. Pourquoi s’en excuser d’ailleurs ?

Nous sommes tous différents parce qu’uniques. Nos différences sont nos plus belles richesses, elles créent dans ce monde trop terne les couleurs d’un arc-en-ciel. Nos enfants ont tous ces pouvoirs en eux, ils pourront peut-être créer un jour de leurs petites menottes un monde plus juste. Apprenons-leur à vivre illuminés de toutes ces couleurs. Pour qu’ils ne souffrent plus et n’attendent pas 30 ans pour devenir ce qu’ils étaient déjà, des êtres extraordinaires et tous puissamment différents !

Il y a toujours un arc-en-ciel par-delà les nuages à La Rochelle… Photo prise et appartenant à Mélanie Sorbets www.laplumeetlagomme.fr

Pour ma fille Éléa, ma petite fée aux pouvoirs magiques…

Mélanie Sorbets, www.laplumeetlagomme.fr