Crise… économique ou des valeurs ?

Depuis quelques temps, cette question est récurrente à mes oreilles : pourquoi avons-nous des valeurs que beaucoup d’autres ne respectent pas ? Je dois bien avouer que je fais partie de ceux qui se sentent parfois la « plume » d’un pigeon, et que, appartenir à la classe de ce type de volatiles quand tout un tas de paons fanfaronnent ne me plait que très peu… Pourtant soyons fiers d’être de beaux pigeons, parce qu’au moins nous sommes voyageurs et fidèles alors que les paons amassent beaucoup mais ne peuvent guère plus mirer toutes leurs couleurs payées sur le dos des autres dans les reflets amers de leurs miroirs…

Deux mondes, les « gentils » et les « méchants » ?

Je ne suis pas certaine que cela soit si simple… Il fut un temps, pas si lointain, présent encore pour certains heureusement, où la bonne éducation et les principes fondamentaux de respect de l’Autre étaient un des objectifs primordiaux parentaux. Et aujourd’hui ?

Aujourd’hui bien sûr, cela est encore acquis pour beaucoup, pour d’autres cela semble nettement moins évident. Des principes qui sont réversibles ou échangeables tels des bons d’achat valables un certain temps perdant de leur valeur au fur et à mesure du temps qui passe, ou des défaites accumulées. Et c’est bien tout le problème.

Comment résister face à une société qui consomme et qui jette, qui use et abuse des objets comme des personnes : toutes nos belles idées sur la vie n’y survivent parfois pas… Et c’est à ce moment précis que les « gentils » deviennent les « méchants », las d’avoir été trompés et abusés par des plus forts et moins respectueux qu’eux.

Je reste persuadée que personne ne naît avec un instinct de prédateur démesuré prêt à piétiner tout et tous sur son passage, cet instinct se créé bien souvent par l’échec, ou par la lassitude. Cela voudrait donc dire que nous, les gentils pigeons, serions, en réalité les plus balèzes ? Possible !

Oui j’ai des valeurs, des principes, et j’en suis fière !

Vaillant, pigeon de combat !

Malgré tous les échecs, les humiliations, les combats stériles, je reste absolument persuadée qu’à tous niveaux avoir des principes et des valeurs est une chose indispensable tant professionnellement que personnellement. Pourtant moi aussi j’ai perdu souvent de mes petites plumes de pigeon dans des combats contre des paons dix fois plus forts que moi. Et j’ai eu des doutes aussi, sur la validité d’un système moral là où les autres l’oubliaient trop souvent.

Pourtant ils ne sont ni obsolètes ni hors d’usage, ces beaux principes : ils sont juste à utiliser à bon escient ! Laissons donc les paons se courroucer de toutes leurs parures futiles et gardons nos justes valeurs pour ceux qui le méritent, tout en les conservant comme pouvoirs secrets contre ceux qui nous en font douter. Nous sommes peut-être des pigeons mais le reflet de notre miroir ou des yeux de nos enfants ne nous renverra jamais rien dont on puisse avoir honte. Et c’est peut-être bien là le plus important !

Mélanie Sorbets, www.laplumeetlagomme.fr