Cette petite phrase suscite bien souvent l’intérêt de mon auditoire : pourquoi être correcteur et surtout pourquoi là… en Charente ? Et pourquoi pas ! Ici on écrit comme ailleurs, et surtout malgré notre « forfait campagne » on a Internet, si si je vous assure ! Bien sûr ce n’est pas le centre du Monde, ni le lieu idéal pour un mariage au Figaro et on y croise rarement un Nouvel Observateur. En revanche nous possédons ce que vous les citadins n’avez qu’en jardins publics : un horizon ouvert, des forêts, des vues imprenables, des lacs et des tournesols…
Vivre et travailler en Charente ?
Contrairement à l’opinion commune, oui ici tout est possible !
Il faut avoir des idées, beaucoup d’idées. Et du tempérament, si ce n’est un petit grain de folie. Mais vivre ici, malgré tout ce que l’on pourra en dire, c’est avant tout aimer le soleil, les arbres qui dansent sous la pluie battante, les collines qui s’étirent sous nos yeux pendant que nos petits cèpes grandissent lentement cachés sous les feuilles. Et ces gens là timides et peu bavards aux premiers abords, mais aux cœurs et aux sourires si grands…
Vivre ici est aussi fait de petits plaisirs simples. Une longue journée de travail sur des écrans de toutes sortes, prendre ses baskets et se retrouver en moins de 5 minutes ici :
Revenir de cette belle promenade en prolongeant la soirée sur la terrasse en ayant le plaisir d’observer cela :
Vivre ici, c’est savoir aimer et regarder…
Profession : correcteur, département : Charente
Je dis correcteur mais bien sûr cela sous-entend correctrice, je ne me suis transformée ni en être masculin ni en programme informatique en une nuit !
Au début de ma formation au CEC de correcteur, je me souviens encore des regards étonnés lors des présentations de chacune (pas d’hommes cette année-là), lorsque j’ai évoqué brièvement mon C. V. puis mon lieu de résidence. Pour le C. V. j’y reviendrai plus tard, pour mon département, allons-y !
« En Charente il n’y a rien, la B. D. tout au plus et… c’est tout… » m’avait dit inquiet mon formateur.
Je me souviens encore de ma réponse : « Non il n’y a pas rien ! Il y a beaucoup, beaucoup plus que vous pouvez l’imaginer Monsieur ! Et justement ça tombe bien, l’imagination j’en ai à revendre ! ». Il se souvient encore très bien de cette phrase et, moi aussi .
Heureusement, je maîtrise plutôt bien les paroles sacrées de notre Dieu Google et je possède une boite mail qui n’a pas besoin de beaucoup de mégabits pour être plus rapide qu’une cagouille. Donnez-moi Paris, désolée mais je préfère le pari d’Angoulême !
Vivre ici c’est avoir le monde à portée de clic et l’horizon à portée de main…
Mélanie Sorbets, www.laplumeetlagomme.fr