Touchée en plein cœur comme beaucoup d’entre vous par l’ignominie de l’attentat d’hier au journal Charlie Hebdo, je le suis aussi par le simple fait que d’écrire est ma profession. Les mots sont mes outils. Et ils seront aussi les meilleurs alliés de ma fille qui les apprend doucement. Je ne me tairai pas, ils n’auraient jamais voulu. Je pense à eux, je pense à nous. J’écris donc je suis libre.
De la liberté de s’exprimer…
La plume et la gomme en liberté, le nom de mon blog, reflète bien toutes ces possibilités immenses que je commence seulement à entrapercevoir grâce à l’écriture. Cela aurait pu être aussi par le dessin, par la peinture ou la sculpture. Mais je les laisse à ceux qui en feront meilleur usage que moi.
Aujourd’hui plus que jamais, crions notre révolte, écrivons, parlons, communiquons, réunissons-nous pour que la mort de ces douze innocentes victimes de leurs mots, de leurs dessins ou bien de la malchance, ne soit pas qu’une ignominie parmi tant d’autres dans ce monde pas toujours aussi beau que j’aimerais le conter.
L’écriture nous a déjà sauvés et nous sauvera des pires prisons totalitaristes. Elle a su soulever, seulement par quelques lettres parfois, des vents de révoltes libertaires si grands que nul n’a pu les arrêter. C’est peut-être aussi pour cela même que beaucoup de journalistes, d’écrivains ou de philosophes sont persécutés à travers le monde… N’ayons pas peur des mots ! LIBERTÉ !
De l’avenir…
Comme très certainement beaucoup de parents hier, je n’ai, pour une fois, pas su trouver les mots pour expliquer à ma fille de 5 ans qui les apprend pas à pas que s’ils étaient sa plus grande richesse, ils avaient signé injustement le sort d’innocents tués ce jour. Je n’ai pas su. Pourtant je saurai lui apprendre que chaque mot a une valeur, que chaque parole compte.
Pour elle qui découvre l’écriture et le langage tels les significations d’un trésor caché, je lui expliquerai ce que nous avons vécu hier avec cette douleur affreuse et lancinante qui accompagne notre deuil d’être dans un monde où tout nous échappe. Surtout je lui rappellerai que c’est bien elle, ma petite puce de 5 ans qui avait raison : l’écriture est un trésor, la clé de notre liberté d’être. Ne laissons jamais personne ne nous l’enlever. Au risque de voir s’échapper nos lignes d’écriture derrière les murs de la prison du silence…
J’écris donc je suis libre.
Mélanie Sorbets-Le Meur, www.laplumeetlagomme.fr