Voilà je vous l’avais promis, cette journée de la gentillesse m’a inspirée… Tant la stupidité et l’incongruité d’une telle idée me fait décidément douter, comme sourire ! Notre monde en est-il arriver à un tel degré d’égocentrisme et d’égoïsme pour que l’on se sente obligé de nous rappeler que … Les autres existent aussi, mais attention juste aujourd’hui, pas demain !
Qu’est ce que la gentillesse, au fond ?
Comme je suis une affreuse Wonder Correctrice, je vous citerai donc la définition que nous en donne Larousse :
- Caractère de quelqu’un qui est gentil, agréable, gracieux : La gentillesse de son visage d’enfant.
- Caractère de quelqu’un qui est d’une complaisance attentive et aimable ; bonté : Il a été avec moi d’une grande gentillesse.
- Action, parole aimable, gentille (surtout pluriel) : Dire des gentillesses à un ami.
- Ironique. Insulte, action mauvaise, injure (surtout pluriel) : Adversaires qui échangent des gentillesses.
Vous noterez d’ailleurs que dés la définition, on voit la gentillesse comme une bonté d’âme d’un coté mais aussi comme quelque chose de négatif, voire de péjoratif. Ainsi je proposerai une dernière définition au Larousse (oui, oui, je n’ai peur de rien ) :
gentil : se dit d’un crétin notoire dont on peut profiter à loisir (synonyme = pigeon).
Parce que, soyons honnêtes une seconde, la gentillesse semblerait bien, puisqu’il faut instaurer une journée pour s’en souvenir, une valeur en voie d’extinction ou une idée de préoccupation de l’autre qui deviendrait quelque chose de tellement abscons qu’on a oublié que sans elle, nous ne serions que très peu de choses au fond.
Alors, toute mon ironie mise à part, je m’inquiète. Je m’inquiète de voir que l’on classe systématiquement la gentillesse ou des actes d’attention soit comme des actes intéressés soit comme les actes de pauvres nouilles, comme moi par exemple, qui ne savent pas dire non et qui deviennent pour le coup, des pigeons. La gentillesse est certainement à mes yeux une des valeurs les nobles et importantes qu’il soit et je trouve bien triste qu’elle n’en soit dévolue qu’à cette terrible expression de « Il est gentil » du style brave bête, ou pire que l’on y dédicace une journée symbolique en guise de journée du « souvenir », comme si elle avait totalement disparue.
Et bien désolée, mais je préfère être une nouille de pigeon qu’un être qui ne vivrait que pour lui-même et le vide existentiel de son bon sens pécuniaire comme unique animal de compagnie.
La gentillesse 365 jours par an, ne se vend et ne se vante pas
Alors non aujourd’hui, je n’ai pas décoré mon mur Facebook de jolis panneaux déclarant à quel point j’aime mes amis ou ma famille. Non, je n’ai pas fait plus d’actes de bénévolat ou d’attention aujourd’hui plus qu’hier et moins que demain. Quand bien même cela serait le cas, pourquoi devrais-je m’en vanter ?
L’attention, comme le parler vrai d’ailleurs (le fameux cash), se vend bien plus qu’il ne se fait, réellement. Et je trouve cela fortement désespérant. Arrêtons donc un peu de revendiquer nos actes de gentillesse, d’attention ou de sincérité et faisons-les ! Une personne gentille, attentionnée aux autres et à leurs besoins n’a pas besoin d’une médaille du mérite pour se sentir aimée, n’a pas besoin de revendiquer ses qualités de cœur pour y croire. Elle le fait, c’est tout. Et c’est déjà beaucoup. Croyez-vous que les grands bienfaiteurs de ce monde aient attendu qu’on les acclament pour qu’ils fassent des choses extraordinaires ? Non et d’ailleurs bien souvent ils n’en ont même pas conscience, eux-mêmes. Et pourtant…
Alors aimons-nous, serrons-nous les coudes et tendons-nous la main, serrons-nous dans les bras et montrons-nous que nous sommes capables d’être ensemble, de se préoccuper de chacun de nous, sans attendre qu’une journée de la gentillesse vienne nous le rappeler…
C’est ce qu’il y a dans nos cœurs qui donne à nos vies leur qualité.
Mère Teresa
Mélanie Sorbets, www.laplumeetlagomme.fr