Écrire, et si c’était enfin le bon moment ?

Écrire, nous ne l’avons jamais autant fait que pendant ce confinement ! Peut-être aussi que nous n’avons jamais eu autant envie de partager que pendant cette période inédite. Un confinement qui nous projette de plein fouet nos peurs, nos besoins, nos projections, nos plus grandes angoisses. Pourtant il n’est pas toujours évident de se lancer, comment passer au-dessus de ce qui nous a fait perdre le contact avec nos mots ? Comment toucher à nouveau l’essentiel par l’écriture ?

Écrire ce qui ne peut pas se dire

Chacun à notre façon nous vivons cette période de confinement avec plus ou moins de facilités, de doutes et de peurs.

Ce confinement, lié bien sûr à l’angoisse de ce virus qui se propage à l’aveugle, peut être source de grande solitude, de grands questionnements. Des interrogations parfois difficiles à partager avec nos proches ou nos amis tout simplement par la parole.

On ne peut pas tout dire à ceux que l’on aime, tout simplement parce que nous ne sommes pas tous programmés pour exprimer nos sentiments de façon claire et intelligible. Et c’est précisément à ce moment que l’écriture pourra être le moyen de soulager son angoisse de l’enfermement ou de la maladie. La peur se traduira alors par des mots. Et le poids de ce traumatisme se libère sur le papier.

 » Si je t’écris, c’est peut-être pour ne pas rester seul avec moi, comme on allume sa lampe la nuit quand on a peur.  »

Gustave Flaubert

Car, sans aucun doute, l’écriture est depuis tout temps un magnifique réceptacle des émotions. De la joie immense ou de la tristesse infinie, de la colère ou de l’incroyable apaisement, ce sont des émotions que naissent les plus beaux mots. D’ailleurs tous les plus grands romanciers possèdent des fêlures, des ruptures dans leurs vies qui les ont poussés à écrire comme pour mieux les panser, ne serait-ce qu’au moins les partager.

L’orthographe et la grammaire ne sont pas vos ennemis, foi de correcteur professionnel !

Quand les mots et les livres se libèrent, ils croisent les fleurs de printemps ! Photo appartenant exclusivement à Mélanie Sorbets www.laplumeetlagomme.fr

Pour commencer à écrire, il s’agira tout de même de ne pas être trop exigeant avec soi-même. Laissez votre clavier, votre plume, prendre le pouvoir sur votre écriture. Mais ne laissez surtout pas vos apprentissages scolaires prendre le commandement de vos mots. Vous risqueriez d’y perdre l’émotion première au bénéfice des belles phrases certes, mais sans émotion aucune.

J’ai beau être correcteur professionnel depuis 8 ans, lorsque j’écris sur mon temps libre, je ne pense pas en premier lieu aux règles d’orthographe et de grammaire ! Une affirmation qui devrait peut-être vous surprendre, mais qui pourtant est bien réelle. L’écriture ne se commande pas, elle est bien de l’ordre du ressenti. Et sans ressenti, pas d’émotion, donc pas de partage.  

Ainsi laissez votre plume glisser sur le clavier, ne pensez pas à toutes les règles d’orthographe et de grammaire. Laissez votre esprit partir où bon lui semble et écrivez, écrivez encore, écrivez toujours.

Après avoir attendu quelques heures, revenez sur ce passage que vous venez d’écrire et relisez-vous désormais. Car si au moment de la création, les règles d’écriture peuvent nuire à l’imagination, elles sont pourtant indispensables à la compréhension de vos écrits et à leurs partages. Plus vous respecterez les règles communes d’écriture, plus vous partagerez vos mots avec le plus grand nombre de lecteurs.

Alors chers confinés, je n’ai plus qu’à vous dire, à vos plumes maintenant !

Mélanie Sorbets www.laplumeetlagomme.fr